Article de Didier Jourdan publié le 29 avril 2020 dans The Conversation
La réouverture des écoles en France est planifiée à partir du 11 mai. Certains pays n’ont pas fermé leurs écoles, d’autres les ont déjà rouvertes, quelques-uns ont décidé d’attendre la rentrée de septembre et pour certains le débat est encore en cours.
Ces différentes situations témoignent de la diversité des contextes : conditions de vie, organisation politique, système de santé, calendrier scolaire, intensité de l’épidémie… Elles illustrent aussi le fait que les décisions politiques en matière de santé publique ne peuvent s’appuyer sur des données univoques simples, claires et définitives.
Ces décisions font toujours intervenir un large ensemble de paramètres, et une part d’incertitude. En effet, même s’il s’agit d’un facteur qui agit aujourd’hui sur la santé de façon saillante et évidente pour chacun, l’épidémie de Covid-19 n’est que l’un des déterminants de la santé parmi de nombreux autres.
La recherche montre que la santé des individus et des populations est sous l’influence d’un large ensemble de déterminants biologiques, socioculturels, environnementaux, comportementaux, liés au système de soins et que les inégalités de santé trouvent leur source dans ces différents facteurs.
Au-delà de la dimension politique, la question de la faisabilité et des modalités concrètes de la réouverture est centrale. Dans un précédent article, nous nous sommes intéressés aux données disponibles quant aux politiques à mettre en œuvre. Nous proposons ici de nous focaliser sur les questions concrètes posées à l’échelon des écoles, des collèges et des lycées.
L’article publié le 29 avril 2020 dans The Conversation propose de synthétiser les questions qui émergent du côté des parents et des professionnels de l’éducation français et de les soumettre à trois chefs d’établissement à Taiwan : un directeur d’école, un principal de collège et le proviseur d’un lycée professionnel.
Y est également fait le point de la situation avec les chercheurs du département de santé publique de l’Université Fu Jen de Taipei. Ce pays a en effet rouvert ses écoles le 25 février, après avoir prolongé les vacances d’hiver de deux semaines. Les équipes d’école et d’établissement ont ainsi deux mois de recul.
L’analyse qui est conduite met en lumière le fait que l’enjeu central est avant tout de s’assurer que les questions de santé à l’école soient traitées du point de vue scolaire, en référence à l’éducation des élèves. L’école comme acteur clé de la santé de tous via les conditions de vie qu’elle offre aux élèves et l’éducation qu’elle dispense et non comme simple instrument de santé publique.